IV) Le dopage
Les innovations médicales ont permis de grandes avancées dans les soins sportifs, les prothèses, la réeducation... Mais elles ont permis aussi l'apparition de méthodes de triche : parmi elles, le dopage.
1) Définition et courte histoire
Définition: Le dopage est la pratique consistant à absorber des substances ou à utiliser des actes médicaux définis par des organismes adéquats afin d'augmenter les performances physiques (hématocrite, battements du cœur etc.) et mentales (anxiété, vigilance) d'un sportif.
Il est très dur de faire une chronologie détaillée du dopage, c’est pour cela que nous nous sommes concentrés sur certains cas des dernières décennies qui ont vus une professionnalisation du dopage. Bien sûr la pratique du dopage est très ancienne, elle remonte à l'antiquité où l'alcool était prohibé. Un juge placé à l'entrée de l’arène vérifiait alors l'haleine des compétiteurs. Le premier cas « moderne» remonte à 1865 où l'utilisation de vin Mariani (« boisson tonique », réalisé à partir du vin bordeaux et d'extrait de feuilles de coca contenant entre 6 à 7 mg de cocaïne dans chaque bouteille) était fortement conseillée aux nageurs à Amsterdam.
Affiche publicitaire pour le vin Mariani, 1894.
Mais c'est à partir 1960 que le dopage se professionnalise et se généralise dans certains sports: les découvertes en médecine permettent l’apparition de produits à activités hormonales et de médicaments sympathicomimétiques (médicament imitant la stimulation du système sympathique permettant alors l’accélération des battements du cœur et la dilations des bronchioles). Les records sur l'épreuve du 100 m font alors un bond avant de se stabiliser dans les années 70-80. Elles redécolleront dans les années 80 parallèlement à l’avancée scientifique qui permet la mise en circulation sur le marché de nouvelles hormones notamment l'EPO (dangereux pour le cœur), d'anabolisants et de produits masquants indétectables. En 1998, un scandale éclabousse le Tour de France. Le soigneur de l'équipe cycliste Festina Willy Voet, à laquelle appartient Richard Virenque est interpellé à la frontière en possession de 500 doses de produits dopants et stupéfiants dont 235 ampoules d'EPO. Bruno Roussel, directeur sportif de l'équipe, avoue l'existence d'une « gestion concertée de l'approvisionnement des coureurs en produits dopants ». Le grand public découvre alors l'étendue de ces pratiques dopantes.
Le dopage est un résultat de l’innovation sportive car c’est grâce à l’avancée de la biologie et des sciences humaines que le dopage c’est amélioré et perfectionné.
2) Lois et objectifs
La France est l’un des premiers pays européens à avoir pris des dispositions législatives à l’encontre des conduites dopantes dans le milieu du sport de haut niveau. Ainsi la liste des substances et des procédés interdits est actuellement fixée par l’arrêté ministériel du 2 février 2000 qui reprend la liste du Comité International Olympique.
Sont ainsi interdits
C’est un aboutissement de plusieurs lois depuis le 1er juin 1965 (loi Herzog), lois Bambuck (1989), lois Buffet (1999) puis la loi du 5 avril 2006. Toutes ces lois sont transcrites dans le code du sport livre II titre III « santé des sportifs et lutte contre le dopage ». Ces lois ont deux objectifs:
- Maintenir l’éthique du sport en poursuivant la tricherie, d’éviter un phénomène de perversion : En effet la professionnalisation du dopage a permis l'apparition de filières de laboratoires recrutant de nombreux scientifiques et détournant des procédés médicaux d'une façon peu éthique.
- Assurer et protéger l’intégrité physique et la santé des sportifs.
La loi ne concerne pas que les sportifs professionnels, elle concerne tous ceux qui participent à des manifestations sportives organisées par des fédérations, qu'ils soient ou non licenciés de ces fédérations.
3) Lutte contre le dopage
Pour prévenir et lutter contre le dopage, la loi du 5 avril 2006 puis celle du 3 juillet 2008 mettent en place une haute autorité, l'Agence Française de Lutte contre le Dopage, chargée de définir et de mettre en œuvre les actions de lutte contre le dopage. Cette agence définit et met en œuvre les programmes de contrôle. Elle a également un pouvoir de sanction. Elle délivre les autorisations d'usage de produits à des fins thérapeutiques. Elle est consultée sur tout projet de loi ou de règlement relatif à la lutte contre le dopage et participe aux actions de prévention, d'éducation et de recherches mises en œuvre en matière de lutte contre le dopage. Elle est associée aux activités internationales dans le domaine de la lutte contre le dopage. Elle remet chaque année un rapport d'activité au Gouvernement et au Parlement. Ce rapport est rendu public. Cette agence succède au "Conseil de prévention et de lutte contre le dopage" (CPLD), mis en place précédemment par la loi Buffet.
Les fédérations ont aussi un rôle important. En effet, elles doivent veiller à la santé de leurs licenciés tout en menant des campagnes de prévention. Les fédérations sportives délégataires assurent l'organisation de la surveillance médicale particulière à laquelle sont soumis leurs licenciés inscrits sur la liste des sportifs de haut niveau.
Des antennes médicales de lutte contre le dopage assurent des consultations anonymes et proposent un suivi médical. Chaque antenne est dirigée par un médecin qui en est le responsable.
4) Exemples
Franck Ribéry n’est finalement pas parti au Brésil pour le Mondial à cause de sa lombalgie. Le Dr Le Gall (médecin des bleus) et le Dr Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt (celui du Bayern) se sont occupés du joueur. Mais depuis son forfait les deux médecins sont en profond désaccord. Le médecin des bleus a proposé un traitement à la cortisone refusé par Franck Ribéry préférant le traitement à l’actovegin, un traitement à base de sang de veau déprotéiné proposé par son homologue allemand. Problème, ce médicament permet d’améliorer la circulation sanguine et est interdite en France mais par l’agence mondiale antidopage.
conclusion
Pour terminer, je dirai que l'innovation médicale a permis certains progrès sportifs (comme les prothèses) mais elle n'a pas toujours été utilisée pour la bonne cause, comme le prouve leur utilisation en produits dopants ayant pour but d'améliorer les perfomances physiques des athlètes. Dans cette utilisation, l'innovation médicale est alors considérée comme une fraude.